12 sept.
La chasse aux dindons désormais autorisée au Québec pour cet automne

Au Québec, l’automne rime avec la chasse. Outre l’autorisation des chasses traditionnelles de l’orignal et du cerf de Virginie, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) permet également la chasse aux dindons sauvages.
Depuis 2008, la traque de dindons n’a pu être effectuée qu’au printemps seulement. Désormais, les chasseurs pourront se mettre à la tâche entre le 24 au 30 octobre.
Comme le nombre de populations est élevé au Québec, le ministère a décidé d’autoriser une nouvelle saison de chasse en automne. Durant cette période, il sera permis d’effectuer des prélèvements de mâle et de femelle, des individus dotés de barbe et sans barbe, rapporte François Lebel, biologiste attitré du MFFP. Les chasseurs devront, quant à eux, faire leur besogne entre les heures prévues pour cette activité (entre une demi-heure avant le lever du soleil et le midi).
En dépit de la pandémie de coronavirus, les inscriptions au printemps dernier pour la chasse à un à deux dindons ont atteint près de 18 000 chasseurs. Cet automne, il faudra se contenter d’une seule bête.
D’après le biologiste, cette limitation vise uniquement à mieux réguler les populations avant que celles-ci ne soient trop nombreuses pour générer certains problèmes aux citoyens. Le but est d’établir une cohabitation paisible et d’éviter certains accidents routiers.
Le ministère s’engagera à comptabiliser le nombre de chasseurs inscrits et celui des dindons prélevés afin d’analyser la pratique et pour limiter l’abattement excessif des bêtes.
Dans certaines localités du Québec, l’explosion du nombre de dindons sauvages peut être causée par le faible taux de prédateurs dans la région.
Le biologiste raconte qu’avec la disparition du loup, jouant le rôle de prédateur dans le sud du fleuve Saint-Laurent, ces espèces ont pu prospérer facilement. Les hivers plus cléments des dernières années, les nouvelles mosaïques forestières et la contribution de l’agriculture ont aussi favorisé ce phénomène, en modifiant l’environnement en un habitat plus propice à ce développement ajoute le spécialiste.
La fin de semaine de la relève
Le ministère MFFP québécois lance une campagne pour lutter contre la réduction constante du nombre des chasseurs dans le pays. Il s’agit d’une fin de semaine de la relève pour les jeunes entre 12 et 17 ans, une première cette année. L’activité se passe durant la chasse au cerf de Virginie (30 octobre et 01
er novembre).
C’est un moyen efficace pour vivre l’expérience tout en apprenant la discipline en compagnie d’un mentor expérimenté. C’est le cas de l’adolescente québécoise de 15 ans, Élodie Lefort, qui aura le privilège de vivre sa première chasse au cerf de Virginie.
Depuis son enfance, l’étudiante de 4
e secondaire a toujours baigné dans l’environnement de la chasse grâce à son père. Bien que le fait de chasser tue des animaux, elle ne peut s’empêcher de les aimer. Un paradoxe qu’elle reconnait comme faisant partie de la nature même.
Questionnée, l’étudiante avoue avoir déjà influencé ses amies par son enthousiasme sur le sujet.
Elodie Lefort confie qu’elle a même une amie qui voulait déjà essayer la chasse seulement en entendant qu’elle allait s’y mettre. Cela lui a comme donné une bonne motivation pour passer le pas et de pouvoir chasser également.
La jeune fille est surtout excitée à l’idée d’en attraper un, mais aussi de passer de bons moments en compagnie de son père et son frère durant un week-end.
Les inscriptions se font en ligne sur le site du MFFP jusqu’au 20 septembre.
Plus de 130 500 chasseurs ont réussi à abattre près de 47 600 cerfs l’année dernière au Québec.