9 oct.
Chasse au sanglier – plan de tir non avenu
Ouverture de la chasse pour bientôt, mais sans plan de tir pour le sanglier
L’on a beau commencer l’établissement du plan de tir du sanglier, mais finalement, il est non avenu. Planning trop serré vu l’approche de l’ouverture de la chasse ou désaccord ? Le point. Aucune obligation légale ne sera pas stipulée concernant la chasse au sanglier pour cette saison cynégétique 2019-2020 qui débutera début octobre. En tout cas, en raison de l’abondance de ces animaux porteurs et transmetteurs de la peste porcine africaine en région wallonne (comme dans toute l’Europe, bien entendu), les chasseurs sont invités à redoubler d’efforts.
Chassez davantage le sanglier en Wallonie, qu’importent les désaccords !
L’objectif 0 sanglier tient donc toujours dans tous les secteurs vulnérables à la PPA. En ce qui concerne la région wallonne, l’élaboration de l’arrêté était en cours, mais une cinquantaine de conseils cynégétiques wallons ont émis leur objection par écrit et ont communiqué une contre-proposition. Il a alors été décidé qu’aucun de ces propositions ne sera appliqué pour cette saison, puisqu’il ne reste plus que deux semaines pour établir un plan de tir de l’espèce sanglier dans ces circonstances. Ce temps ne suffirait pas pour chercher un terrain d’entente et pour tout officialiser. Bien entendu, on se concertera avec le Département de la Nature et des Forêts (DNF) à propos des objectifs à atteindre en matière de chasse au sanglier, mais ce qui sera conclu ne sera plus officialisé dans un plan de tir légal. Cela restera des recommandations.
Rappel du contenu du projet d’arrêté et les dissensions qui en résultent
En juin dernier, René Collin, ministre des affaires courantes de la Chasse en Wallonie, a reçu un projet d’arrêté. Le document stipule 30 % de prélèvements supplémentaires pour tous les conseils de chasse qui ont pu tuer 3 à 6 sangliers la saison dernière dans une superficie de 100 hectares, et 50 % en plus pour ceux qui ont pu abattre un nombre supérieur à 6 sangliers, dans les mêmes conditions. Les réactions ne tardent pas à se faire entendre. Benoît Petit, président du Royal Saint-Hubert Club évoque la sanction des bons élèves, le manque de savoir-faire dans l’estimation de la population de sangliers, et la répartition non homogène des sangliers dans le pays. Si dans certains secteurs, l’effectif des sangliers est conséquent, ce n’est pas le cas pour d’autres tels que le nord du sillon Sambre et Meuse, là où ces animaux n’ont pas la possibilité de s’épanouir. Ceci étant, Benoît Petit représente les chasseurs pour exprimer ce qui les dérange : ces quotas ne sont pas valables pour toutes les zones. L’obligation légale ne doit donc pas s’appuyer sur ces chiffres, car elle ne va pas correspondre à la réalité. À noter que le non-respect de ces quotas exposerait les conseils de chasse au sanglier à des poursuites pénales. Preuve en est ce qui est survenu dans la province du Luxembourg, quoique cela concerne les plans de tir non respectés des cerfs non boisés.
La contre-proposition des chasseurs
Les chasseurs ont alors proposé l’application d’un système de points. Ils ont présenté une convention à titre de contre-proposition. Cette convention devait être signée par la Région et le conseil de chasse. Le contenu suggère l’abattage d’un pourcentage minimal de laies. À chaque territoire de chasse correspond une proportion. Si l’objectif fixé n’est pas atteint, on se reconnaîtra par le système de points. En ce qui concerne le nombre de points, si pour l’abattage d’un marcassin, le chasseur obtient un point, pour l’abattage d’une laie, celui-ci en aura quatre. Benoît Petit précise que ce système de points n’est pas nouveau. Le camp militaire de Marche l’a déjà appliqué. Le président du Royal Saint-Hubert Club signale également qu’il n’y aura pas de pénalisation dans cette convention si les chasseurs n’arrivent pas à atteindre leur quota. On se contentera d’une amende. Cette contre-proposition obtiendra-t-elle l’aval du nouveau gouvernement wallon, du moins pour la saison 2020-2021 ? Affaire à suivre.